Festival 2018- Textes


Le parc à Pirou-Pont (avec Mme la maire et Nadège)             30/07/2018
Poème de 7 vers  à démarreur -Nadège M.        


Une cheffe de gare à Pirou-Pont
orchestre les souvenirs
Une cheffe de gare à Pirou-Pont
raconte les Vikings et le moulin à sang
Une cheffe de gare à Pirou-Pont
dessine un train sur une voie métrique
Une cheffe de gare à Pirou-Pont
pas frileuse, nez au vent, capitaine de l'étang
Anne D.



Un avion à Pirou Pont qui cherche sa piste
Un avion à Pirou Pont, entre foin et cyste
Un avion à Pirou Pont a trouvé les rails
Un avion à Pirou Pont, cherchez donc la faille
Un avion à Pirou Pont a perdu sa route
Un avion à Pirou Pont, on nous les fait toutes !
Un avion à Pirou Pont, tourne pas rond, ah non !
Claire Bonhomme




Atelier « L’intime sans pathos » Benoit Richter 30-07-2018


Exercice d’immodestie

Ce qui est parfait chez moi, c’est mon aptitude à ignorer le temps. Je n’ai jamais pu arriver à l’heure à un rendez-vous. Les gens me savent et me pardonnent. Je ne vois pas le temps passer. J’ai toujours l’impression d’avoir tout mon temps. Le temps n’est jamais mon ennemi. Je m’en sers, je l’ignore, je m’en manque, je fais comme si il n’existait pas…
J’ai mis au point mes stratégies : ne jamais rien promettre, dire je viendrai si je peux, peut-être…
Ne m’attendez pas, commencez sans moi. Parfois, aux derniers moments, je renonce. Je dis : finalement je ne viendrai pas. Quand ça paraît tourner mal, je souris, je me confonds en excuse, j’avoue combien je suis désolée, naturellement, simplement, sans me forcer.
J’ai une collection de montres, de réveils, de pendules qui ne marchent pas, ne disent pas la même heure en même temps. Elles sont belles, et je les regarde, sans angoisse, ni impatience.
Je sais que le temps suspend son vol, quand je n’ai plus envie d’en tenir compte et que le temps efface sur le sable les pas des amants désunis.
C’est mon remède souverain, mon allié fidèle, mon mai indéfectible. Je pourrais coacher ceux qu’il stresse. Si j’en avais fait mon métier, je serai très riche aujourd’hui, j’en suis sûre.
Mais je préfère garder du temps pour ceux que j’aime !
Je me dis qu’il sera toujours temps de passer à autre chose.
Un jour, je saurai que j’ai fait mon temps, que mon heure est venue. Ce futur où on parlera de moi au passé sera un vrai présent.
Peu importent les modes et les temps, le verbe restera !
Et ça, c’est plus-que-parfait pour moi !

Claudette Blanchard.



Ce qui est parfait chez moi, c’est ma capacité à me fondre. Non comme le beurre au soleil, mais comme le caméléon, qui change de couleur au gré des paysages qui l’entourent. Tantôt provinciale, tantôt parisienne, je change de chemise, comme de banquise !
Je suis à l’aise en bonne société : du Touquet, au pays du Pirouais. Chez les gens du terroir qui ont le bon sens qu’il me manque parfois, chez les bobos, les écolos, les gigolos, et même les clodos ! Au milieu des jeunes, les héritiers, comme les exilés, vous savez ceux des quartiers qu’on ne sait plus trop comment nommer.
Tous me  fascinent, tous m’intriguent, des paysans charentais, aux députés indignés. Jamais condescendante, mais toujours en attente. Les pieds sur terre, ou la tête dans les étoiles.  Il me semble parfois avoir atteint à peine l’âge de raison, parfois l’âge déjà, des dernières saisons. J’ai grandi trop vite, en loupant quelques étapes intermédiaires, cela me permet d’assumer mes premières rides comme si c’était déjà de l’histoire ancienne.
Je fonds, mais sans me confondre.
J’aime éclater de rire, je fonds aussi parfois en larmes, j’apprends peu à peu que ce n’est pas si grave, que cela ne nous désagrège pas, mais oui, nous ne sommes quand même pas en sucre ! Quoique le sucre, avec le beurre, cela peut donner un joli caramel, une fois fondu à la chaleur humaine.

Laureen Melka-Poupelain


Poème de huit vers libres     Benoit Richter 30-07-2018
« Description d’un phénomène naturel extérieur à vous même. »
[Tous différents en nombre de mots, et non rimés entre eux, point de vue homogène « je » et  le « style argot », chaque vers se termine par un point. ]


Elle arrive sans crier garde, et pourtant son heure est prévisible et implacable. (13)
Dans les pays scandinaves, elle dure parfois plus longtemps que le jour. (12)
Elle plait à certains oiseaux, elle angoisse aussi les jeunes enfants. (11)
Elle est parfois étoilée, ou nous aveugle de façon temporaire (10)
Dans les maisons d’antan, on allumait les bougies (9)
Le temps était alors venu de l’intimité (8)
Place faite aux contes et légendes (6)
Et au clair de lune (5)


2de étape « Le contre-point »

Gonflement du poème par poème identique ligne à ligne en nombre de mots, « vers à vers », qui rime avec les premiers.
Style encore homogène « vulgaire/narratif/coupé/injonction », mais différent.
Point de vue homogène, mais différent « je », enjambement une seule phrase avec un point final : phénomène intime, humain, psychologique ou corporel.

Je sens que ça gronde, foutre merde, de la voir ainsi complètement incapable, (13)
Et pour moi, de ne pas monter franco carrément dans les tours, (12)
D’empêcher ma tension de s’élever direct d’un cran, (11)
De camoufler ma peur, celle de me mettre à braire, (10)
 En la regardant avec ses yeux de merlan frits, (9)
Et tout cela me fait franchement tellement chier, (8)
De devoir encore  jouer aux grandes, (6)
Tout ça encore sans thune ! (5)


Elle arrive sans crier garde, et pourtant son heure est prévisible et implacable. (13)
Je sens que ça gronde, foutre merde, de la voir ainsi complètement incapable, (13)
Dans les pays scandinaves, elle dure parfois plus longtemps que le jour. (12)
Et pour moi, de ne pas monter franco carrément dans les tours, (12)
Elle plait à certains oiseaux, elle angoisse aussi les jeunes enfants. (11)
D’empêcher ma tension de s’élever direct d’un cran, (11)
Elle est parfois étoilée, ou nous aveugle de façon temporaire (10)
De camoufler ma peur, celle de me mettre à braire, (10)
Dans les maisons d’antan, on allumait les bougies (9)
En la regardant avec ses yeux de merlan frits, (9)
Le temps était alors venu de l’intimité (8)
Et tout cela me fait franchement tellement chier, (8)
Place faite aux contes et légendes (6)
De devoir encore jouer aux grandes, (6)
Et au clair de lune (5)
Tout ça encore sans thune ! (5)

Laureen Melka-Poupelain


Exercice de style : réécriture d'un fait divers, point de vue SF absurde

Invasion de puces dans les écoles de Mons et Charleroi !

            Des puces d'un genre nouveau s'attaquent aux écoliers en s'accrochant à leurs cartables. Les premiers foyers d'infection déclarés sont pour l'heure circonscrits à la garderie des écoles de Mons et Charleroi. D'une intelligence inversement proportionnelle à leur taille, ces parasites déjouent aisément la surveillance des surveillantes ailées, qui, désorientées, s'affolent de salle en salle en cherchant  la sortie. Le secrétariat surveille la situation au plus près, traçant les enfants infectés. Les parents sont priés de payer les frais médicaux induits.
            Sauf à parquer les malades, ce qui provoquerait immanquablement un soulèvement parental, l'art du troc chez les bambins, à commencer par celui des cartables, rend l'épidémie difficilement contrôlable. Si l'Etat ne prend pas rapidement la mesure du danger, les secrétaires seront bientôt dépassées, et après avoir envahi les écoles puis les villes de Belgique, les puces se propageront en Europe avant de conquérir le monde.

 Isabelle Grout

Réécriture d'une brève chronique de Fénéon en la développant avec moult détails

Monsieur Colombe, de Rouen, s'est tué hier d'une balle. Sa femme lui en avait tiré trois en mars, et leur divorce était proche.


Monsieur Colombe, de Rouen, portait pourtant bien son nom. Oiseleur de son état, d'un tempérament doux et rêveur, accommodant en toute chose, il semblait né pour un bonheur tranquille. Mais en chaque homme le diable s'amuse à planter un grain de folie. Celui de monsieur Colombe s'appelait mademoiselle Ravage. Belle comme le feu, elle souffla sur sa vie un vent démoniaque. Enivrant jusqu'au mariage, le vent tourna juste après le Oui fatidique, vira tempête. Monsieur Colombe plia, puis rapetissa en silence. Sa femme, elle, grossissait de fureur et jouait de la menace. Elle lui promit le divorce, puis, en mars dernier, tira sur lui à trois reprises avec le petit  pistolet qu'il lui avait offert pour calmer son obsession de la sécurité. Elle visait très bien. Elle le manqua sciemment. Mais monsieur Colombe était sans malice. Il la crut. Pour réparer l'erreur et ramener la paix, il s'est tiré hier une balle en plein cœur.

 Isabelle Grout


Le sonnet monosyllabique

lève                                                                            le
feu                                                                             dingue
bleu                                                                            flingue
trève                                                                          ceux

rêve                                                                            que
creux                                                                          bringue
vieux                                                                          dingue
crève                                                                          meut

fou                                                                             dirent
saoul                                                                          firent
bougent                                                                     bien

deux                                                                          meurent
yeux                                                                           pleurent
rouges                                                                        mains 

Isabelle Grout 
 Presbytère (avec Olivier Salon)         30/07/2018

Sonnet monosyllabique

Reine
Pas
La
Peine

Reine
Ne
Te
Gêne

Je
veux
rire

De
te
lire





 Poème du vers unique


Les mots blancs sont perdus sur l'envers de la page   

Isabelle Grout 


1- L'éclatement des pneus me rendit d'un coup sourd.

2- Les herbes s'affolaient, fouillis d'ondes irréelles.

3- Nous serons treize à table ? Eh bien, la belle affaire !

4- Qu'onomatopétera-t-on ce soir ?

Yves Walle
Poème réduit à un mot

père !
……
Là-bas
……
Vertige
…….
Image
…….
regard
…….

atmosphère
Isabelle Grout


1- Mensonge

2- Eternuement

3- Trigonométripe
Yves Walle

Poème réduit à une lettre (+ explication)

R
sans aire
j'erre
pauvre hère
dans l'air
P pas en avant
et re
et re

et re

 Isabelle Grout

31/07/2018 avec Robert R. Balade digue/dune 
Un vers pour décrire le paysage face à soi


Escalier grimpant dans les nuages gris et blancs par dessus l'ouverture sans fenêtre
Yves Walle 
Dune fildeferrée et murs coloriés

Sur le limonium du linoléum pousse un harmonium


Claire Bonhomme 

Plage de Pirou (avec Robert)    31/07/2018
Tercets de pentasyllabes

Houle et vent se mêlent
Sable s'insinue
Entre pierres et puzzle

Jersey nous observe
Entre nous la mer
Sourit de ses larmes

La queue de lièvre
Remue dans le vent
Tel un drapeau-claque

Panicaut des sables
C'est quand tu as froid
Que tu deviens bleu

Yves Walle


31/07 Amélie Charcosset


Choses que l'on oublie toujours
La fin d'un film ennuyeux.
Son anniversaire.
La voix d'un homme ennuyeux.
La douleur primaire de la peine primale.
Le sourire du plaisir quand on est triste.
Les choses communes.
Ses clés.
Sa tête.
Le guide.
Les dates d'anniversaire de ceux qui comptent, pourtant.
Les rdv avec des gens "chiants"
Son plan infaillible pour ne plus jamais oublier les choses.


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Tu lèves le doigt bien haut.
Tu montres le ciel.
Tu attends, tu voudrais qu'on te réponde.
Tu voudrais qu'on te laisse parler.
Tellement.
Ta bague est top large pour ton doigt.
Elle bouge légèrement quand tu agites un peu ton bras levé, douloureux d'être oublié, douloureux d'être resté en l'air.
Si longtemps.
Ta montre, avec ennui, marque ce temps qui s'étire.
Longtemps, tellement.
À attendre une réponse, attendre qu'on te voit.
L'ongle de ce doigt voudrait griffer le ciel.
Pour être vu, pour être reconnu.
Et le monde continu de bruisser, ignorant ta main levée.

 Claude Chautard




l’ADAME des Marais – Marchésieux – 31 juillet et 1er août 2018 – Francis & Nadège

Poème fondu en haïku à partir des cartels de l’éco-musée
  réduire le texte ou réécrire un texte court en prenant uniquement les mots de ce texte.

Texte souche :
Le crapaud a toujours eu mauvaise réputation à cause de son aspect repoussant et la peur de son venin caché sous sa peau. Pourtant inoffensif pour l’homme, la bave de crapaud est un ingrédient indispensable à toute recette de sorcière qui se respecte.

Haïku :
Le crapaud a peur
Son pourtant inoffensif
La sorcière bave

Son inoffensif
Pourtant le crapaud a peur
Et bave une sorcière
Dominique

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(calendrier des travaux)

Allumer deux mois
Les racines du grenier
Dans l’eau de septembre


(l’observatoire des hyménoptères)

Prédateurs tressés
Surface particulière
Pourrissant la source

Nadège

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1.    
Ses pieds en crochets
Traversent la couverture 
Tabouret en marche .

Charpente du mâle
Latte sur-galvanisée
Rainure femelle

Brigitte H

Pour un âne varonné
la mise aux marais
du maire sera exigée

Racine profonde
le docteur ne broute pas
la cloche sauvage.

Anne D.
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1.
Corbeaux agricoles
Avancent en couverture feu
Derniers foins par sol

2.
Marais sous schéma
Toujours contient une motte
Enfournement face

3.
Deux vies à écart
Orientation cinquantaine
Cuisson encastrée

Claude Enuset
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Maison des marais
Terre crue en Normandie
Oeuvre sans coffrage

Un soubassement
Levée débordant des lits
Bottes se chevauchant

Le droit des marais
Droit d'entrée pour un cheval
Délibération

Tampons et cachets
Mise au marais pour un âne
Demi-droit bovin

Grande cacheresse
Couverture elle savait
Les gerbes servait

Glui mécanique
Moteur permet de peigner
Plusieurs sans fatigue

Emietter la terre
Machine après le labour
Destinés en motte

Attiser le four
Sa boulangerie au diable
Elle au paysan

Chapeau de gendarme
L'hiver de tourbe au marais
Enlever sur place

Lance avec la panne
Des fossés emprisonnés
L'épervier poisson


Marie-Hélène

Poème à démarreur avec une succession de métaphores inspiré de L’Union libre d’André Breton

Ma maison à la charpente de feu de paille couronnée d’un vert irisé
À la charpente de champ renversé
Ma maison aux poutres de bras musclés qui ignorent le repos
Ma maison aux murs de cris d’abeilles fuyant les hivers glacés
Aux murs à la pâte goûteuse sucrée par l’ardeur des Pic-Vert
Ma maison aux fenêtres d’œil de mouche à plusieurs carreaux
Ma maison au pignon parapluie qui prend la fuite un peu plus chaque nuit
Ma maison au seuil d’écailles d’un gigantesque brochet
Au seuil coquillage qui masse la plante des pieds
Au seuil de collines longuement érodées
Ma maison à la cheminée de volcan qui crache son humeur noire sur la pierre polie
Ma maison au linteau de main ouverte sur les lignes de vie
Au linteau de siècles oubliés où les chiffres gravitent

Nadège

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Triolet : Ode à l’un des mots typiques des marais et du musée de  l’Adame des marais
1.    
O mon beau larmier si parfait
Ton angle idéal à ma chaume
Change la pluie en ruisselet
O mon beau larmier si parfait
En cathédrale tu me fais
Me change en véritable dôme
O mon beau larmier si parfait
Ton angle idéal à ma chaume

Dominique

Amateurs de l’Abeille noire
Qui du miel assurez la garde
Soyez bénis pour cet espoir
Amateurs de l’Abeille noire
A vous nos mercis jusqu’au soir
De vous embrasser il nous tarde
Amateurs de l’Abeille noire
Qui du miel assurez la garde

Claude Enuset



Le masseux

Le masseux homme généreux
Bras de chair cajole la terre
De la levée si désireux
Le masseux homme généreux
Triture et masse en amoureux
Ce corps spongieux sans clou ni fer
Le masseux homme généreux
Bras de chair cajole la terre

- Nadège

Le larmier

Ô mon beau larmier des marais
Toi qui larmoie en faible pente
Quand la pluie tombe en rang serré
Ô mon beau larmier des marais
La ligne au sol fait un carré
Pour arroser ma douce menthe
Ô mon beau larmier des marais
Toi qui larmoie en faible pente

Nadège

Vastes chevelus de la Taute
Vaisseaux de ruisseaux anonymes
Généalogie de la côte
Vastes chevelus de la Taute

Au coeur des marais où l'on ôte
le voyage de l'eau maritime
Vastes chevelus de la Taute
Vaisseaux de ruisseaux anonymes

Anne D.

Qui pêche encore les anguilles,
Avec la bourraque en osier ?
C’était un travail pour les filles.
Qui pêche encore les anguilles ?
Allons donc à la pêche aux filles,
Ne nous piquons pas au rosier.
Qui pêche encore les anguilles,
Avec la bourraque en osier ?

Annick


Roule Notre Dame
Occasion irréligieuse
Vicaires aimés

Fuir la prière
Fidèle résolutions
Des irréligieux

Un âne jeté
A, a, l’honneur d’informer
Un demi-cheval

L’anneau susceptible
Sous le talus en maraude
Coucou prédateur

Philippe Clément


La grande cacheresse

Ne cherchez pas la boulangère
C’est une grande cacheresse
Dans ce fournil de chaume et terre
Ne cherchez pas la boulangère
Son pain, sa gâche on y va faire
Chacun son tour y va, s’y presse
Ne cherchez pas la boulangère
C’est une grande cacheresse

C’est une grande cacheresse
Tout au bord de la couverture
Elle coupe les rocs avec adresse
C’est une grande cacheresse
Le chaumier sur les gerbes la presse
Pour égaliser la toiture
C’est une grande cacheresse

Tout au bord de la couverture

Brigitte H
La lisse alysse maritime
N'est pas facile à attraper
Elle se planque dans des trous intimes
La lisse alysse maritime.
Si je dis ça c'est pour la rime
L'anguille n'a rien à lui envier
La lisse alysse maritime
N'est pas facile à attraper.


Sylvie Andrieu


Morale élémentaire normande– Francis et Nadège – 31 juillet 2018

Cordons dunaires      Arbres fossilisés       Prisonniers espagnols

Constituer

Abeille noire       Terre battue       Plantes tinctoriales

Conserver

Pour
Enlever la mousse
Sur le chaume
Ne pas gratter

Limes entretenues     Rots importés       Camp médiéval

Transmettre


 Marie Hélène 

Eau latente, marais blanc, cordons dunaires
Inonder

Marée montante, portes flottantes, canal espagnol
Voyager

Un chien de marais
erre sous l'eau
des chevelures
de la Taute

Marais ensablés, vies envolées, outils fantasques
Rêvasser.


Anne D.

glui souple glui dru glui rampant
tasser

ganivelles tinctoriales ganivelles seigneuriales ganivelles impériales
démousser

à moi le fissile
masseux
à toi le limen
sableux

chiens chevelus abeilles levées souris peignées
couper

Claude Enuset

cacheresse grande, peigne mécanique, rots liés 
couvrir

larmier frangé, chaume tranchée, faitière fleurie
chaumer

Avec ses deux piques
le docteur procède
à l'extraction
des rumex

bourraques tressées marais blanc civelles gluantes
pêcher
Brigitte H

Trube carrée, fourche à foin, varloppe affutée
Rouillé

Terre battue, bauge fissurée, chêne herminé
Vieillir

Le poids des ans
Moins que l’oubli
Que par amour
Il faut réparer

Vieux outils, vieilles pratiques, vieux matériaux
Recommencer

 **********

Murs roux, murs ocre, murs gris
Gésir

Chêne inertes, aubiers perdus, bois foré
Vieillir

Passer la main
Sur la vieille terre
Pour essuyer l’écho
Des ans

Nostalgie heureuse, sentiments paisibles, enfant de
Poursuivre

Philippe Clément



Agent territorial, Chapeau bas, Chevelus salés
Raconter

Plantes tinctoriales, Marais blancs, Abeilles noires
Regarder

On apprend que
Le docteur est une
Double fourche
Traiter le rouge

Chevelus hauts, Parler beau, Chapeaux gendarmiés
Repeindre


Dominique

Canal flambé, bois empilé, galettes séchées

Se chauffer


Chaux mélangée, Paille tassée, Mur biaisé

Bâtir


Dans les marais blancs,

Givrés, passe le vent

L’Adame des marais

Fait revivre


Canal suspendu, chaumes démoussés, tourbe fumante

Sauvegarder

Chantal Danjon

Moulin de Beauregard (avec Benoît)            30/08/2018

Poème autodaté

3  Ribambelle d'arbres
0  Silence
0  Silence
7  sément paroles et musique en leur sommeil
2  Frais soleil
0  Silence
1  Clarté
8 Chaleur joyeux frisson contre la pierre du moulin


Poème antidaté

3  Je serai mort
0  Vide
0  Vide
7  A partir de ce jour de néant
2  je deviendrai
0  Vide
5  Je ne renaîtrai pas ailleurs
8  Seul au moulin revivrai aux yeux du découvreur
 Yves Walle



Poèmes avec muses – Floriane – Benoît – 01-08-2018



Poèmes paysagiques

1.
Aucune défense n’empêchera le lierre de gravir jusqu’au ciel le mur de silence qui court de la croix jusqu’à la tente du secours
2.
Fumer son anniversaire chargé de tuyaux murets cycles poches toutes parasites quand la lumière inonde de rien le tout de l’image
3.
Vigne verte vigne verte herbe grillée herbe grillée vigne verte herbe grillée se gargarise le sphynx caché dans la tente blanche

Poème paysagique intérieur

Ton agacement le dispute à ton bonheur d’explorer le silence rompu trop régulièrement par ton irrépressible désir de te gratter le visage


Haiku

Un ciel bleu de rage

Racle la clé de fa noire

Sous un toit si gris


Claude Enuset




nouvelle en trois temps de longueur décroissante (1 – 1/2 – 1/4) avec changement de point de vue ( narrateur omniscient – un personnage – un objet ou un animal)

Science- fiction ; Charlie Chaplin ; appareil photo

            Soixante ans que le cimetière de Colleville, sur la côte normande, n'avait pas connu une telle affluence en dehors de la date mémorielle du 6 juin.  Mais cette année, apparemment, le débarquement a lieu en novembre, le 11 précisément. 11 novembre 1995, le temps s'emmêle les pinceaux, confond, dans un brouillard à couper au couteau, les guerres et les victoires, les héros et les anonymes, le rire et le deuil, le réel et la fiction. Le spectacle est surréaliste. Des poitrines arborent des médailles, les héros d'hier poussent dans des fauteuils les survivants d'avant-hier, perdus là à cause de la date. Sous des parapluies noirs on devine d'anciennes gloires du cinéma américain. Percent ça et là des touches de couleur, quelques notes de musique, des chuchotements gênés en français et en américain. Et quatre ou cinq Charlot, oui, on a osé ! La nouvelle est parue hier dans le journal local, et a, on ne sait par qui, instantanément traversé l'Atlantique : ce 11 novembre 1995, on enterre, au cimetière de Colleville, Géraldine Chaplin. L'intéressée elle-même a fait le déplacement, et Charles n'y retrouve pas les siens. Quand quelqu'un hèle parmi la foule « hé Charlie ! », il tourne la tête comme cinq autres inconnus.
            Ce nom, c'est une malédiction. Passe encore pour maman, Géraldine Lajoie n'avait pas prévu de s'appeler un jour Géraldine Chaplin, et que l'autre lui volerait la vedette. Mais  pour lui, ses parents savaient, bon sang ! Charles, quand on s'appelle Chaplin, c'est comme Victor quand on s'appelle Hugo ! Combien y en a-t-il, de ces enfants condamnés par leurs géniteurs à un destin catastrophique ? Il est mort depuis combien de temps, déjà, Charlie Chaplin ? Mais ça ne compte pas. On pourra annoncer mille fois sa mort, celle de sa veuve, de sa fille, ou de n'importe quel Chaplin, le monde entier rapplique. Et moi, quand est-ce que j'enterre maman ? Un 11 novembre, tant qu'on y est ! Jusqu'au bout elle me les aura toutes faites ! Je m'appelle donc Charles Chaplin, et  depuis ma naissance Charlot me vampirise. Et l'autre idiot, là-bas, qui agite les mains. Je ne sais même pas qui c'est, ni si c'est moi qu'il vise .
            Je cadre, je flashe, j'emboîte, je recommence. J'essaie d'être discret. Le brouillard me couvre. Mais je ne sais pas où donner de l'objectif. Celui-ci ? Celui-là ? Il en sort de partout. Allez,  zou ! J'en prends quatre. Pour la gloire.
Isabelle Grout

Poème de la chasse au vers luisant   Ballade aux lucioles                  01/08/2018

Mon vers luisant à l'herbe perché
Mon vers luisant au corps annelé
Mon vers luisant sans électricité
Mon vers luisant à la pomme de pin
Mon vers luisant à l'empire infini
                              lampyre



Aude  

Moulin de Beauregard  Benoit richter 01/08/2018

Le vers panoramique paysager

A l'angle des feuilles défense de fumer le mur est en pierres la vieille porte en bois trouée d'un losange sous un toit de tôle trois vélos papotent au soleil naissant un quatrième boude seul sur sa dalle de ciment moussu l'herbe est rase et jaune le lierre a grimpé à l'assaut des lauzes et des pierres disjointes au-delà du mur veille un lampadaire et des cheminées une tente blanche ferme la parenthèse.

Entrelacs de branches, le torchon à la fenêtre médite sur la chorégraphie des feuilles

Le paysage intérieur

Flux et reflux au soleil rasant regard en balade attentif cœur contre la vitre



Haïku avec muses (avec Benoît et Floriane)                     01/08/2018

Seul est ton soleil
Ton silence rit et soupire
Pour le choc d'attendre

Emmanuelle Dubost

les crocs sur ta peau
la mort vient avec lenteur

doux roi noir de sang
Isabelle Grout


Proxima du Centaure – Benoît Richter – 01-08-2018


Qu’est cette marsienne surface non transparente encombrée en son centre d’un vaisseau de cailloux empilés jusqu’à des hauteurs célestes, cailloux qu’on s’est permis de sculpter si monotonement qu’il faut pour les cacher l’accumulation de structures tortueuses émergeant d’un sol curieusement dur et qui portent à mille et mille extrémités des volants rendus bruyants par un phénomène de secousse invisible ?

Quelle énergie pousse les formes parlantes à regarder ces cailloux répétitifs, à brandir des boîtes plates dont sort un minuscule bruit après que les formes parlantes, avec une de leurs extrémités - certes moins nombreuses que sur les structures tortueuses - aient touché une représentation de la pleine lune située sur la face de la dite boîte reproduisant momentanément un extrait de la zone devant elles ?

Quelles sont ces protections bigarrées, informes, pendantes, flottantes, collantes, provocantes, affichant quelque fois des signes probablement secrets mais toujours agressifs dont s’affublent les formes parlantes du haut en bas (oui même les extrémités du bas, que certains laissent en partie visibles toutefois) alors que les structures tortueuses affichent, elles, les mêmes assemblages non protégés si doux à nos proximiennes pupilles ?


urgente nausée solaire
stop
ô liquéfaction caoutchouteuse

Claude Enuset


Moulin de Beauregard (avec Benoît)       02/08/2018
Poème autodaté

2  Devant moi
0
8 le vert acide et dansant des jeunes acacias
2 J'écris
0
1  adossée
8  à la ronde tiédeur du moulin de Beauregard


Poème antidaté

0
2  Poème enterré
0
8  Comment évaluer la sombre profondeur de la cachette ?
2  Oui, comment
1  Mieux
1  rêver
8 qu'elle soit découverte un jour – ou jamais ?


Anne D. 

**********************************************************************
1  Je
7  soussigné celle qui ce jour est centenaire
0  …
5  atteste solennellement par la présente
2  se réjouir
0  …
6  de contribuer activement fermement intensément généreusement


5  à la régénération du sol

Emmanuelle Dubost

Pirou-Pont (avec Nadège)                  02/08/2018

Consignes : avec 4 mots choisis par un autre écrire un poème selon la structure suivante

1er vers : un des 4 mots
2ème vers : vers de 7 syllabes
3ème vers : un autre des 4 mots
4ème vers : vers de 13 syllabes
5ème vers : un autre des 4 mots
6ème vers : un vers de 9 syllabes
7ème vers : le dernier des 4 mots


Titubant
Il a sifflé son canon
Gueule
Il a trop bu, beaucoup trop vite, plus que de raison
Traverse
Il s'est étalé de tout son long
Promontoire

Yves Walle 

Consigne : écrire au moins 7 fois …… à Pirou-Pont en alternance avec un autre vers

Des aigles à Pirou-Pont
referment leurs serres et s'alignent sur les fils électriques

Des aigles à Pirou-Pont
observent les étranges animaux que nous sommes

Des aigles à Pirou-Pont
se demandent ce que l'on peut bien faire de ces objets bizarres que sont nos carnets et stylos

Des aigles à Pirou-Pont
On ne voit plus un seul mouton, seules les vaches font tache

Des aigles à Pirou-Pont
Près des maison aucun enfant, les mères les ont mis à l'abri

Des aigles à Pirou-Pont
Il y a bien quelques bvoitures, un tracteur, un avion à réaction qui osent pointer le bout de leur nez

Des aigles à Pirou-Pont
se dressent sur leurs pattes, ouvrent leurs ailes, décollent, vont boire à la rivière

Des aigles à Pirou-Pont
planent au-dessus de notre petit cercle lançant un cri terrible. Au secours, fuyons !

Des aigles à Pirou-Pont
C'est bien la dernière fois que j'y mettrai les pieds. Ah je m'en souviendrai de Pirou-Pont.


 Yves Walle 



Sonnet (décasyllabes)– Francis – Sortie vélo 03/08/2018


(Je suis les poignets de frein du vélo de Nadège)

Fermeté m’oblige à donner les ordres
Pression de ses doigts me disent : « Tu dois ! »
Parfois elle clapote agile sans mordre
Mon fer bien lustré, moiteur de ses doigts

Elle presse fort au son de sa peur
L’avant dernière fois c’est arrivé
Grand dénivelé, virage serré
Camion vue de face, elle s’est dit : « Malheur ! »

Mais j’ai actionné avec volonté
Patins aguerris à tous frottements
Les ai observés râpeux un moment

Camion évité, j’étais sur les nerfs
Mes fils en toupet, patins ont souffert
Moi entre ses mains, vifs poignets d’argent

Nadège

Ecriture libre d'après une carte postale (avec Henri)   02/08/2018

Pieta de Michel Angelo (de dos)

     Il est rare que l'on regarde une sculpture en commençant par son dos. Ce dos-là, je suis sûre de ne l'avoir jamais attentivement regardé. Il ne s'est pas gravé dans ma mémoire. Peut-être même ne m'en a-t-on pas donné la possibilité : dans la basilique Saint Pierre, au mois d'août, la visite se fait en troupeau serré ; les bergers à l'entrée refoulent ceux qui ont des tenues trop légères car il est notoire que de belles cuisses dorées de soleil offensent la vue de Notre Seigneur.
    Je le regarde maintenant ce dos, avec les yeux de Robert Hupka, mais quarante-trois ans après lui.
    Faisons comme si je ne l'avais jamais  vu de face. Est-ce un homme ou une femme ? La réponse, que je connais, n'est plus si évidente.
    Les épaules sont puissantes, renforcées par le drapé de la tunique qui croise au centre du dos : ce pourrait être un moine soldat. Il y a de la puissance dans le bras qui soutient la tête. La main du côté opposé est longue mais suffisamment large pour maintenir le doute.
    Seule l'inclinaison de la tête que couvre une capuche peut faire deviner la finesse du cou.
   Maintenant je fais revenir l'image bien connue, ce visage bouleversé de tendresse dont émane, pour le fils porté, un amour sans limites.
    Et je vois ce que le sculpteur, puis le photographe, ont su donner à voir : ce dos n'est pas celui d'une femme que la douleur fera plier et rompre.
    Ce dos tient.

Emmanuelle Dubost

A partir d’un début de fait divers pris dans les journaux belges et français, imaginer la suite…(avec Henri)   02/08/2018



Une semaine sans ascenseur
Un événement fâcheux est survenu ce week-end du 15 août. C’est monsieur Raymond Tenzasse, Place Simon Vollont à Lille qui en fut victime.
Revenu du marché où il se rend chaque semaine, chargé d’un lourd filet à provisions, Raymond T s’est trouvé enfermé dans l’ascenseur bloqué entre deux étages. Actionner la sonnette d’appel ne donna aucun résultat : tous les ascensoristes disponibles se trouvaient en congé, en particulier pour les vacances ou en stage de formation aux îles du Levant.
On rencontre toujours ce genre de problème pour ce type d’appareils en période de jours fériés, par exemple lors de la fête de l’Ascension.
Ayant oublié son téléphone mobile, il ne put appeler personne à l’aide et fut, au fil du temps, amené à s’alimenter de ce qu’il avait glané dans ses courses : charcuterie, fruits, légumes crus aussi. Ce qui fait qu’à cause de l’obscurité il dût goûter à l’innommable. En effet, un tel régime eut très vite d’irrépressibles conséquences : la cabine d’ascenseur qui servait déjà de salon, de salle de séjour et de cellier devint vite un cabinet d’aisances aux relents nauséabonds. Il dût dormir dans ses latrines.
Cette pitoyable existence dura une semaine car, juste avant cette aventure, Raymond T ???, à l’issue d’une dispute conjugale, avait claqué violemment la porte de l’appartement, en criant : « J’vais p’têtre aller au marché mais je ne sais pas quand je rentrerai. J’ai b’soin d’prendre l’air ! »
Ne le voyant pas revenir, son épouse s’imagina qu’il s’était retiré dans leur maison de campagne pour y méditer. Les rares voisins qui ne sont pas partis en vacances finissent par s’inquiéter de la panne et arrivent à appeler un responsable. Celui-ci parvient à trouver une solution. Raymond T sort enfin, perclus, de la fétide cabine, où il vit claustré depuis huit jours. Il glisse sur ses excréments. Il se présente à la porte de son appartement. A sa vue, sa femme lui claque la porte au nez, chassant ainsi le malodorant personnage.
Alors, couvert d’immondices, rejeté par son épouse, il s’exclame tristement : « Me voilà tombé bien bas ! »



Aimé Petit


1.    Le pape a été chassé d’un vestiaire de foot…
…Son idée primesautière d’utiliser son goupillon comme thermomètre a fort déplu.
2.    L’héritier est un singe…
… La famille s’est écriée : « Ah Guenon »
3.    Une semaine en ascenseur
… Les passagers ont abusé des remontants, la descendance s’avère prolifique.
4.    Un nouveau radar en Suisse…
…a été démonté pour mansuétude abusive, il faisait coucou aux automobilistes avant de les flasher.
5.    Un zoo japonais a tenté d’accoupler des mâles…
…prétextant que les gaychats avaient beaucoup d’enfants.
6.    Une archère de deux ans…


… a été arrêtée, sa propension à tirer à l’arc en ciel provoquait des retombées intempestives.

Jean Clais

Store vénitien interrompu (avec Benoît)       03/08/2018

Gris lumineux sous le soleil le bleu reprend peu à peu ses droits
La ligne horizontale dessinée par l'oiseau croise la trace d'un engin volant au lointain
Dessin des frondaisons tel un chemin de crête un sentier des douaniers avec le ciel pour mer


Trop tard pour le sol …

Emmanuelle Dubost



Formes courtes Définitions (G. Flaubert)      03/08/2018             

calvitie : toujours galopante et traumatisantes pour les cavaleurs

bataille : toujours perdue en amour comme à la guerre

imagination : toujours perverse chez les narcissiques et les bons managers

principes : toujours actifs pour les porte-étendards d'une fausse vertu

chaleur : toujours étouffante sauf pour les climatosceptiques

accident : toujours volontaire selon les assureurs

vagabond : meilleur ami du surfeur

corbillard : corps, corbeau, bille, billards, braillards. Tapis noir pour corbeaux joueurs

grève : rêve d'un grain de sable

agitation : natation désynchronisée, cul par dessus tête, où des membres indéterminés s'aggrippent au baigneur le plus proche


mélancolie : mélange subtil de désir et de regret

Isabelle Grout


Monovocalise ou clipogramme

rond : 0

milieu : une île sur le méridien de Greenwitch

nuage : un ange fume

fête : têtes fêlées sous chapiteau

Isabelle Grout



Poème de marche – Amélie – Agathe – 03-08-2018

famille de ciel
sourd tapis des morts
déferle la brise
en sons intérieurs
entendez-vous
ces cris d’eau
ces murmures de frais
ni poussières
ni sables
ni chaînes
ni gravats
n’entrent
à vos dépens

famille de ciel
sourd tapis des vivants
entendez-vous
ce ressac de larmes
qui déferle
en mon intérieur
par la flore
muette

Claude Enuset
**********************************************
Poème de marche

Bruissement des pas
Ballet d'ombres macadam
Les roseaux m'enchantent.

C'est tout droit.
Radis, poireaux, carottes,
C'est tout droit.
A l'exception du déhanchement
Dans le grand peignage initial,
C'est tout droit.
Pas d'aventure chez les carottes.


Anne D.

Le 03/08/2018 avec Martin G. : Chants de marins

Il faut une plume bien acérée
Pour la morale élémentaire
Faut larguer la moralité
La plume est légère

Pour le roman mettre les voiles
Ne pas en faire tout un drame
On peut aussi se mettre à poil
Sans y perdre son âme

Allez les gars, faut larguer l’encre
Et bien noircir toutes les pages
A moins de passer pour un cancre
Et alors tu dégages

Jean Clais

Chants de marins pour écrivain

Pour une page bien écrite
Il faudrait te lever plus tôt
Et manger un peu moins de frites
Pâté sur l’Edito

Ici on vient pour les coquilles
Bien entendu pour les manger
Fautes typo sont des coquilles
Bien dures à avaler

Chantal Danjon


avec Olivier S. Chez Laurence

  Haïkus sur la musique de Philippe Hersant, Les éphémères
(écoute de trois pièces : l'automne,  le pluvier et la luciole)



  Le Pluvier

Le ciel tinte, tonne
Un envol soudain
La nature déchainée

  La Luciole

Folle, folle, folle
La luciole éclaire, vit
Son temps imparti

Chantal Danjon 

lent, lourd et massif
les feuilles gouttent à gouttent
le sanglier saigne
  
pluvier sur le lac
échasses croise et décroise
lents pas des chasseurs

bulles de champagne
les lucioles virevoltent

la flûte se brise
Isabelle  Grout


03/08/2018 avec Olivier Salon - Texte saturé en s

Le surprenant destin de sœur Suzanne
Sœur Suzanne sombre silencieusement sans sourciller. Ses sales sensations sont surement issues de celles de son insouciante enfance suisse où, sodomisée, elle succomba secrètement sans le savoir.
Ses sœurs songent simplement à sauver cette scélérate salope.
« Saperlipopette ! Sainte Cécile, Saint-Saens, Saint-Cère, Saint-Figraphie, Saint-Tillement, acceptez le salut de celles qui s’enfoncent dans les supplices où Satan saura les séduire par surprise ! »
Sœur Suzanne suce les savoureux vices qu’elle sait succulents et si subtils !
Sacrée Suzanne ! Si souvent cernée par les soucis sans scrupules des servantes du suprême serpent qui sait faire son cinéma pour s’attirer subrepticement le silence des solitaires et la sueur des souffreteux !
Les sonnettes, les sansonnets, les sonneurs les saintes et les saints, les statues sur leurs stèles, les essences supérieures saluent ce superbe sauvetage céleste et célèbrent la sanctification de Sœur Suzanne.
Ainsi, ça se sait ! Le salut est sûr et certain pour ceux et celles qui sincèrement le souhaitent.
Merci Seigneur

Ainsi soit-il !

Claudette


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