A trouver en fin de la page "Ateliers " dans les textes non classés. Ci-dessous deux de ces textes .
D'après Lautréamont, avec le plus
de métaphores génitives possible, en marchant vers lui
(Jacques Jouet)
Vieil océan, par des chemins fleuris
d'espoir serpentant dans le passé des masures, je viens vers toi,
vers ton horizon crénelé d'humeurs marines. Ta terre sèche et
sableuse d'opulence s'abreuve aux réservoirs de l'imagination comme
des puits de sagesse. Presse-toi, les roseaux de la patience
attendent tes humeurs dépressives. Je te salue, vieil océan.
Vieil océan, est-ce toi qui abandonne
ces roules de foin dans ces clos de volupté ? Est-ce toi qui
rudoies ces aubépines de torture ? Est-ce toi qui éparpille
ces petits graviers de pénitence sur le chemin de la dune, son filet
sablonneux d'espoir ? Fautif, mais jamais faux derche : juste
pour venir à toi, un dernier drapeau de temps de gloire, de temps de
défaite, et d'autant plus de misères ; juste une ultime
lavatère lave la terre d'humilité. Je te salue, vieil océan.
Vieil océan, c'est bien toi, ça ?
Cet estran de solitude où s'égarent quelques épaves cabossées de
la vie cherchant une maigre pitance de crustacés de la ténacité,
où batifolent chaque été sous des soleils d'égarement des
familles afranchies de formalisme ? C'est toi qui roule ces
esquifs de bravoure vers les récifs de la fatalité où s'affalent
des vagues d'amertume ? C'est toi, à marée haute, qui efface
de vagues de jouissance les laisses de la nuit ? Je te salue,
vieil océan.
Philippe
Vieil océan, enflure permanente de
l'éternité,
Tu laisses les cumulus de l'inquiétude
Venir en bandes organisées sur les
communes des marais du Cotention et du Bessin
Tu les charries vers nous,
Au-dessus des maisons à vendre de la
crise,
Des lions en plâtre de la
déculturation,
Des triangle fluo du principe de
précaution éhonté,
Des aboiements de la peur,
Des fuschias
Dans l'atttente infinie de la ligne
d'horizon,
Perpendiculaires aux champs de poireaux
et carottes,
Je te salue, vieil océan.
Vieil océan,
Tu laisses ton sable se stabiliser sur
les dunes de l'espoir partagé
Tu donnes des rendez-vous annuels aux
tempêtes de la concorde,
Avec les arbres tordus de la raison
Les hommes qui travaillent sur ton dos
de froid sont si furieux qu'ils jettent leurs ordures en ton sein
Tu laisses les autres humains grapiller
un morceau de sable pour t'approcher
Tu autorises les jardins privatifs de
la réalité
Mais pour combien de temps ?
Je te salue, vieil océan.
Vieil océan, tu es l'allié des
talites en leurs terriers
Tu mets des capuches de pureté aux
têtes nues,
Et si les véhicules te longent
bêtement
L'homme au front baissé marche vers
toi
Nous sommes les puces de ton destin
et tu sais me donner mal au cœur :
Je te salue, vieil océan.
Marie-Hélène
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