dimanche 2 décembre 2012

Quelques nouveaux textes de Philippe et Marie-Hélène




A trouver en fin de la page "Ateliers " dans les textes non classés. Ci-dessous deux  de ces textes .

D'après Lautréamont, avec le plus de métaphores génitives possible, en marchant vers lui
(Jacques Jouet)

Vieil océan, par des chemins fleuris d'espoir serpentant dans le passé des masures, je viens vers toi, vers ton horizon crénelé d'humeurs marines. Ta terre sèche et sableuse d'opulence s'abreuve aux réservoirs de l'imagination comme des puits de sagesse. Presse-toi, les roseaux de la patience attendent tes humeurs dépressives. Je te salue, vieil océan.

Vieil océan, est-ce toi qui abandonne ces roules de foin dans ces clos de volupté ? Est-ce toi qui rudoies ces aubépines de torture ? Est-ce toi qui éparpille ces petits graviers de pénitence sur le chemin de la dune, son filet sablonneux d'espoir ? Fautif, mais jamais faux derche : juste pour venir à toi, un dernier drapeau de temps de gloire, de temps de défaite, et d'autant plus de misères ; juste une ultime lavatère lave la terre d'humilité. Je te salue, vieil océan.

Vieil océan, c'est bien toi, ça ? Cet estran de solitude où s'égarent quelques épaves cabossées de la vie cherchant une maigre pitance de crustacés de la ténacité, où batifolent chaque été sous des soleils d'égarement des familles afranchies de formalisme ? C'est toi qui roule ces esquifs de bravoure vers les récifs de la fatalité où s'affalent des vagues d'amertume ? C'est toi, à marée haute, qui efface de vagues de jouissance les laisses de la nuit ? Je te salue, vieil océan.

Philippe

Vieil océan, enflure permanente de l'éternité,
Tu laisses les cumulus de l'inquiétude
Venir en bandes organisées sur les communes des marais du Cotention et du Bessin
Tu les charries vers nous,
Au-dessus des maisons à vendre de la crise,
Des lions en plâtre de la déculturation,
Des triangle fluo du principe de précaution éhonté,
Des aboiements de la peur,
Des fuschias
Dans l'atttente infinie de la ligne d'horizon,
Perpendiculaires aux champs de poireaux et carottes,
Je te salue, vieil océan.

Vieil océan,
Tu laisses ton sable se stabiliser sur les dunes de l'espoir partagé
Tu donnes des rendez-vous annuels aux tempêtes de la concorde,
Avec les arbres tordus de la raison
Les hommes qui travaillent sur ton dos de froid sont si furieux qu'ils jettent leurs ordures en ton sein
Tu laisses les autres humains grapiller un morceau de sable pour t'approcher
Tu autorises les jardins privatifs de la réalité
Mais pour combien de temps ?
Je te salue, vieil océan.

Vieil océan, tu es l'allié des talites en leurs terriers
Tu mets des capuches de pureté aux têtes nues,
Et si les véhicules te longent bêtement
L'homme au front baissé marche vers toi
Nous sommes les puces de ton destin
et tu sais me donner mal au cœur :
Je te salue, vieil océan.

Marie-Hélène

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